• En diagonale

     

     En diagonale

     

    Né a Roubaix (Nord) en 1974 de parents artistes où je travaillais déjà vaillament mes cordes vocales en gazouillant à tue-tête, je grandis dans le Périgord où je fais mes adieux à l'éducation nationale dès l'âge de 11 ans lui préférant l'école buissonnière et les écoles dites "parallèles", mais aussi les planches du théâtre Galapian à Périgueux.

    Libre alors de choisir mon rythme et mon chemin, je travaille au sein du théâtre de marionnettes traditionnelles picardes Louis Richard en Contrat-Emploi-Solidarité à 17 ans. Puis de retour quelques mois plus tard dans ma région d'adoption, après quelques stages pendant lesquels j'arpente notamment les coulisses et les ateliers de la renommée Compagnie Philippe Genty, je fais mes premiers pas dans la rue à Sarlat-la-Canéda (Dordogne) où je rencontre Roob et son orgue de barbarie qui sème en moi une nouvelle passion pour la musique mécanique...

    C'est dans ces mêmes rues que je fais la connaissance de Laurent et Janis avec qui je m'associe pour donner naissance à mon premier théâtre de marionnettes, lequel tournera avec un spectacle intitulé "Le vélo volant" en hommage au poète et chansonnier belge Julos Beaucarne, dans les écoles et les comités d'entreprises pendant quelques années.

    Néanmoins un peu jeune pour me lancer dans une carrière artistique, je décide de me former chez les Compagnons au noble métier de charpentier. Après avoir vocalisé impunément sur les toits sans que jamais un jet de pierre ne m'atteigne, c'est en intérim en posant du chant plat puis sous la douche que je peaufine mon ramage. Mais à sec et las de ramer, suite à une période de remise en question, je décide en 2005 d'arrêter de chanter sous la douche - activité trop peu rémunératrice et coûteuse en eau - avant de revenir à mes premières amours, l'art populaire...

    Je me rapproche donc cette fois-ci de l'orgue de barbarie en me formant à la facture d'orgue avec Michel Fischer de l'association Les Joyeux Tourneurs de Manivelle. Aussitôt de retour chez moi, fort de mes nouvelles compétences, je transforme ma cuisine en atelier de fortune. Hélas cette dernière s'avère trop petite pour assurer sa fonction première et s'accommoder de la seconde...

    A regret, machines, planches et peaux sont alors provisoirement remisées dans des caisses dans l'attente de jours meilleurs où l'espace ne sera plus un obstacle. La cuisine ne veut hélas rien savoir et garde ses proportions initiales... Le temps s'écoule... Jusqu'à ce qu'un jour de 2010 je rencontre Francis et son orgue déglingué...

    A chaque rencontre l'instrument va de mal en pi. Son propriétaire est décidé à investir dans du neuf. Lors d'une énième visite à mon ami, celui-ci me confie un carton dans lequel se trouve en pièces détachées et en piteux état son vieux compagnon, alors destiné au buché dans le fond du jardin... Ouf ! C'était moins une ! C'est alors, grâce à mes connaissances acquisent chez les "jtm" que patiemment, ému et des allumettes entre les paupières j'examine puis remonte minutieusement la vieille guimbarde en trois jours et trois nuits... Le temps à mon premier carton "La fortune" (Léo Ferré) pour me parvenir...

    Trois mois et les précieux conseils de Sebastian Schuetz - facteur d'orgues de son état -  me seront encore nécessaire pour que la belle mécanique renaisse enfin de ses cendres... Aujourd'hui et depuis ce temps c'est avec plaisir et non sans fierté que, de fêtes de villages en maisons de retraite, j'exhibe et accompagne le bel instrument ressuscité en chantant...